Sans Résilience, pas de performance !

by | Nov 17, 2016 | publications

Vous êtes hyper sollicité, connecté et réactif pour travailler n’importe quand et n’importe où ? La Résilience est l’objectif !

Mais vous pouvez aussi décider de ne rien faire tant que vous tenez la distance et aller droit au burnout …

Jusque-là considérée comme un « sujet intéressant », la Résilience en Environnement Professionnel devient une véritable préoccupation. En effet, on a beaucoup parlé de la Résilience avec Boris Cyrulnik, et on a longtemps cru que le sujet ne valait qu’en environnement privé. Mais que se passe-t-il lorsque on n’est plus capable de faire face aux situations stressantes et de rebondir ?

Dans toutes les stratégies et systèmes de pilotage de la performance des entreprises, on voit fleurir depuis plus de 10 ans des objectifs stratégiques « équilibre vie privée / vie professionnelle », en comprenant que l’humain a besoin des 2, mais sans savoir clairement le bénéfice pour l’organisation de laisser la place à cet équilibre, donc, dans la plupart des cas, sans réelles mesures d’application.

Parallèlement, on a remarqué que certaines personnes étaient plus performantes, et on s’est mis à les étudier. On en est arrivé à la conclusion qu’ils étaient « résilients ». Et on a enfin étudié leurs fonctionnements. Activer la Résilience en Environnement Professionnel passe par des stratégies personnelles. Le lien entre la stratégie de l’entreprise et celle de l’individu dans son environnement naturel est établi.

Actuellement, selon les Centres de Contrôle et de Prévention des Maladies, 25% des actifs voient leur job comme le premier « stresseur » de leur vie. L’OMS décrit le stress comme « l’épidémie globale de santé du 21ème siècle ».

Nous sommes nombreux à travailler dans des environnements exigeants, toujours sur la brèche, toujours connectés, où le stress et les risques de burn-out sont omniprésents. Et comme le rythme et l’intensité du business actuel ne sont pas près de changer, il est plus important que jamais de développer notre capacité à être résilient pour se frayer un chemin à travers notre vie professionnelle.

La Résilience est un atout indispensable, et bonne nouvelle, elle s’apprend ! Ne baissons pas les bras, on a aussi constaté que les individus les plus résilients ne sont pas ceux qui ne se trompent jamais mais ceux qui échouent, apprennent et grandissent de leurs échecs. Alors être mis en danger, parfois sévèrement, vient activer la nécessité d’avoir la Résilience dans notre champ de compétences afin d’être en mesure de tirer les leçons des événements traumatisants de nos vies professionnelles.

Plus de 50 ans de recherches sur le sujet mènent aussi au fait que la résilience est construite par nos attitudes, nos comportements et notre environnement social, et peut donc être adoptée et cultivée par tous. Les facteurs qui mènent à la résilience incluent l’optimisme, la capacité à rester équilibré et à gérer des émotions fortes et difficiles, un certain instinct de préservation et un environnement social fort. Bonne nouvelle, donc : parce que la résilience est associée à un ensemble de comportements et de compétences, elle s’apprend.

Mais au fait, qu’est-ce que c’est, la Résilience ? Kathryn McEwen, spécialiste du sujet et créatrice du test (validé) « Résilience en Environnement Professionnel » (REP-7), la définit comme La capacité d’un individu à gérer le stress quotidien dans l’environnement professionnel tout en restant sain de corps et d’esprit, à rebondir après un revers inattendu et en tirer les leçons, et se préparer à faire face aux défis et challenges à venir de manière pro active.

Apprendre à devenir résilient dans notre monde moderne ne tombe cependant pas du ciel. Il est important d’identifier et comprendre les facteurs qui nous font nous sentir stressés et submergés. Notre culture professionnelle moderne est le reflet direct de l’augmentation de la complexité et de l’exigence à laquelle le business doit faire face globalement. On a observé que la perturbation du paysage concurrentiel par la technologie et les modèles économiques radicalement différents menaient à une augmentation croissante du périmètre, de l’ampleur et de la vitesse du business*. Le résultat donne des modes de fonctionnement frénétiques.

Être hyper connecté et réactif pour travailler n’importe quand, n’importe où, peut-être extrêmement difficile. Dans une étude menée par Deloitte en 2014 (étude : Human Capital Trends), 57% des interrogés ont déclaré que leurs entreprises étaient « faibles » lorsqu’il s’agissait d’aider leurs leaders à gérer des calendriers compliqués, ou leurs collaborateurs à gérer le flux d’information, et qu’il était urgent de s’occuper de ces problématiques. Les niveaux de stress enregistrés devraient nous inquiéter, surtout dans la mesure où il existe une forte corrélation entre stress négatif, bien être et productivité. **

Il est cependant important de noter que toutes les formes de stress ne sont pas égales et qu’il en existe même qui ont un effet positif sur notre bien-être et notre productivité. Le « bon stress », aussi connu comme « stress eudémonique », montre que certains types de stress peuvent améliorer notre santé, nous motiver et nous aider à atteindre des pics de performance. On peut se le représenter comme une distribution en forme de cloche (comme une courbe de Gauss) : au-delà du pic de performance, où le stress est moteur, s’il est maintenu dans la durée, on expérimentera ses effets néfastes, qui mèneront non seulement au burn-out mais aussi à des maladies chroniques.

Le stress menant à une pression malsaine et au désarroi est un réel sujet d’inquiétude dans la mesure où il a un impact direct et négatif sur le succès personnel et professionnel. L’étude GCC a montré, par exemple, qu’alors que 63% des employés extrêmement stressés ont rapporté avoir une productivité au-dessus de la moyenne, ce nombre atteint 87% parmi ceux qui ne se sentent pas stressés. Dans la même étude, 77% des employés extrêmement stressés ont aussi rapporté un niveau de fatigue au-dessus de la moyenne et des signes annonciateurs de burn-out pus durable. En fait, le burn-out est un indicateur de stress chronique.

Agréable, compatissant et positif rapporte plus …

Alors comment développer notre résilience et rester motivés face au stress négatif chronique et à des exigences, de la complexité et du changement en permanente augmentation ? Voici quelques clés, basées sur les dernières recherches en neurosciences et comportements :

Pratiquez la pleine conscience (mindfulness) : Si de plus en plus en professionnels se tournent vers cette pratique, c’est qu’il y de bonnes raisons. Des psychologues ont établi que la mindfulness améliore la faculté de jugement, la résolution de problèmes et la flexibilité cognitive, facilite la performance et diminue le stress, le tout en augmentant la résilience. On obtient ainsi une augmentation du bien-être et de facto des collaborateurs qui fonctionnent mieux, pour une meilleure performance de l’entreprise.

Compartimentez vos connaissances : On reçoit 11 millions de bits d’information par seconde. Toutes ne sont pas critiques, ni même utiles, et notre cerveau ne peut en traiter que 40 bits. Alors si on ne peut pas réduire la masse d’informations que l’on reçoit, on peut en revanche optimiser la manière dont on traite l’information. On peut délibérément décider de compartimenter nos tâches comme répondre à un mail, le traitement des affaires courantes ou une réflexion stratégique. Compartimenter s’avère utile lorsqu’on comprend qu’il est difficile de ne pas se laisser distraire au moment où l’on passe d’une activité à une autre, et que ces digressions font décroître notre productivité de 40%. Il peut être malin d’éviter les changements de contexte. Traduction, essayez de regrouper les tâches de même nature. Cela peut avoir l’air difficile à organiser, mais cela permet de créer les conditions optimales pour traiter l’information et prendre des décisions de qualités en même temps que l’on abaisse la charge informative.

Faites des pauses : Au cours de la journée, il est important d’être conscient des variations de notre énergie. L’attention, la clarté et l’énergie ont des cycles de 90/120 minutes, alors il peut être utile de faire des pauses, même de quelques minutes, pour se recharger et redémarrer. Il y a même un bénéfice à long terme à cette pratique, de conserver notre énergie et se préserver du burnout. Traduction, nous sommes comme des batteries rechargeables, si on tire dessus, ou si on oublie de les recharger, pendant trop longtemps, elles mettent énormément de temps à se remettre à fonctionner.

Développez votre agilité mentale : Il est possible, et sans trop d’effort, de développer notre agilité mentale afin de répondre plutôt que réagir. Il faut apprendre à « décentrer nos stresseurs ». « Décentrer » n’est pas « supprimer ou dénier » le fait que vous soyez stressé, c’est plutôt être capable de faire une pause, de prendre du recul, analyser la situation et d’essayer de trouver une solution d’un point de vue plus objectif. Le fait de prendre du recul et d’analyser la situation sous l’angle de l’analyse de nos émotions nous permet en effet de détourner notre attention de notre réseau réactionnel vers notre réseau d’observation, de faire baisser l’intensité émotionnelle et ainsi gérer efficacement le stress. Être mentalement agile et décentrer le stress quand il apparaît activent notre flexibilité, compétence indispensable à la gestion constructive du conflit comme à la résilience. Traduction, identifier et nommer nos émotions nous permet de ne pas les laisser nous submerger et nous faire exploser.

Cultivez la compassion : l’un des aspects les plus négligés des compétences nécessaires à la Résilience. À la fois pour soi-même et pour les autres. La compassion augmente le niveau des émotions positives, aide à créer des relations de travail positives et améliore la coopération et la collaboration, apporte du bonheur et du bien-être et fait baisser le stress***. La compassion et le business ne sont pas contradictoires, au contraire, et les succès d’une organisation reposent aujourd’hui beaucoup sur une culture organisationnelle de la compassion.

… et investir dans ces soft skills rapporte gros !

Enfin, il est maintenant possible de conclure qu’investir sur l’ensemble des compétences et comportements qui activent la Résilience promet un bon retour. Une étude de PwC de 2014 montre que chaque dollar investi dans des programmes sur la Résilience et la santé mentale sur le lieu de travail a rapporté 2.30 dollars sous forme de baisse des coûts de santé, augmentation de la productivité, baisse de l’absentéisme et du turn-over.

Alors oui, construire des organisations qui encouragent et favorisent la Résilience fait sens, dans le meilleur intérêt du business.

 

Inspiré d’un article de Rich Fernandez pour Harvard Business Review – Très librement traduit et adapté par Lætitia Slous

Pour plus d’information et pour créer un programme adapté à votre entreprise, à l’aide d’une démarche outillée et validée (REP-7), nous sommes à votre écoute, n’hésitez pas à nous contacter.

* Étude menée par IBM Institute for Business Value fin 2015, sur 5247 exécutifs de 21 industries dans 70 pays.
** Il ne fait plus aucun doute que stress et burnouts, liés au rythme et à l’intensité du travail, sont en augmentation globalement. Une étude menée sur 100.000 collaborateurs à travers l’Asie, l’Europe, l’Afrique l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud établit que dépression, stress et anxiété représentent 82,6% des cas de santé émotionnelle recensés en 2014 par les Programmes d’Assistance aux Employés. Ils représentaient 55,2% en 2012 …
De plus, une récente étude transverse (Global Corporate Challenge : 1,5 millions d’employés – 4500 entreprises – 185 pays – Période : 12 ans), donnait les résultats suivants :
– 75% des forces ressentent un niveau de stress entre modéré et haut
– 36% se sentent entre hautement et extrêmement stressés au travail
– 39% rapportent des niveaux de stress modérés sur le lieu de travail
*** recherches citées par the Greater Good Science Center at UC Berkeley
Effets démontrés par les programmes d’entraînement à la compassion comme celui de Stanford University’s Center for Compassion, Altruism and Research in Education (CCARE).